L’association Dante Alighieri vous propose de se retrouver une fois par mois autour d’une projection d’un film italien : les rendez-vous du cinéma italien. Chaque année, ils organisent au mois de février le festival du cinéma italien.
Pour ce nouveau rendez-vous, l’association Dante Alighieri vous propose la projection de La Viaccia de Mauro Bolognini sortie en 1961.
Le jeune Amerigo quitte son village pour venir travailler avec son oncle à Florence, où il tombe amoureux d’une prostituée. Pour se rapprocher d’elle, il va jusqu’au vol et à la dépravation. Ce mauvais chemin (la viaccia en italien), c’est celui de la ville corruptrice face à la décomposition des familles patriarcales du monde rural. Bolognini plonge son héros, misérable paysan, incarné par un tout jeune Belmondo, dans l’ambiance feutrée des bordels florentins du XIXe siècle. Un monde désespérant, tragique, pourri par l’argent, mis en images avec une grande virtuosité et dans un somptueux noir et blanc mélancolique. C’est à partir de ce film que la patte Bolognini s’affirme. Une perfection picturale au service du grand mélodrame, un style qui irrite (« un film beau comme une vitrine »), autant qu’il ravit lorsqu’il recrée l’atmosphère de Florence « avec un génie figuratif qui semble sorti du chevalet d’un peintre ou d’un atelier de graveur d’eaux fortes. »
(Jean A. Gili) source www.cinematheque.fr
Mauro Bolognini affiche déjà une belle aisance et un sens de la dramaturgie certain qu’il ne cessera d’affiner par la suite. Après un film dans l’ensemble plutôt en retenue laissant émerger quelques éclats, les vingt dernières minutes passent par toutes sortes de sentiments contradictoires pour Amerigo dans un crescendo puissant annonçant une conclusion parfaite de mélancolie. C’est un Bolognini portant un point de vue encore lumineux sur le monde que donne à voir La Viaccia, film de l’émancipation.
source www.dvdclassik.com