Le cinéma, en tant qu’art et industrie, est plus qu’un simple divertissement. Depuis ses débuts, il s’est imposé comme un moyen de refléter, questionner, et même influencer la société selon l’époque. Même dans les films les plus fictifs, le cinéma dépeint des réalités, et les offre au spectateur pour qu’il se questionne à son tour. Il offre une fenêtre sur les mentalités collectives, les valeurs culturelles et les dynamiques sociales en constante évolution. Il devient alors pertinent de se demander en quoi le cinéma, en tant que forme d’expression artistique et de communication à grande échelle, est le reflet de notre société. Cette réflexion nous amène à examiner comment les films, en représentant des contextes historiques, des questions sociales, et des idéaux sociétaux, nous permettent non seulement de comprendre notre monde, mais aussi de l’analyser, voire de le critiquer.
Tout d’abord, au cinéma, selon l’époque, la culture, les normes, les valeurs et les croyances dominantes représentées diffèrent. Par exemple, les films des années 1950 aux États-Unis mettent souvent en avant la famille traditionnelle et les rôles de genre conformistes. Marilyn Monroe en est un bon exemple : actrice renommée et talentueuse, on se souvient surtout d’elle pour ses rôles de jeune femme naïve et frivole. À l’inverse, les films contemporains explorent une diversité de modèles familiaux et de rôles de genre. C’est le cas dans Lady Bird de Greta Gerwig qui aborde des questionnements sur la place de la femme, mais également les défis et tensions au sein d’une famille monoparentale.
Ensuite, les films traitent généralement de questions sociales actuelles, comme les discriminations, telles que le racisme, le sexisme, l’homophobie… Mais aussi de l’inégalité économique, l’immigration, et encore d’autres enjeux contemporains. Des films comme Get Out de Jordan Peele et The Hate U Give de George Tillman Jr explorent les tensions raciales aux États-Unis et le film Boys Don’t Cry de Kimberly Peirce, quant à lui, aborde la transphobie et l’homophobie.
Pourtant, la représentation de différentes cultures, ethnies, genres et orientations sexuelles dans les films montre les progrès et les défis liés à la diversité et à l’inclusion dans la société. Des films comme Black Panther de Ryan Coogler, célèbrent la culture africaine et explorent des thèmes de représentation et d’identité, mais aussi le succès de Barbie de Greta Gerwig, film féministe, montre que la société est plus attentive à ce genre de questions et d’avancées, malgré les réticences d’une partie de celle-ci. Il est vrai qu’avant les années 90, il était difficile de mettre en avant la diversité de représentation possible au cinéma, surtout à cause de la fermeture d’esprit de la population. Cela montre donc que le cinéma s’adapte à ce qui est socialement acceptable selon l’époque, mais aussi la culture, puisque certains films sont censurés dans certains pays, jugés “trop progressistes”. On reconnaît donc l’influence du cinéma dans la société.
Enfin, les films participent au devoir de mémoire de la société. Par exemple, les films de guerre, tels que Saving Private Ryan de Steven Spielberg, offrent des perspectives sur les conflits passés, tandis que des films comme Zero Dark Thirty de Kathryn Bigelow abordent des événements plus récents comme la traque d’Oussama Ben Laden, par exemple. Ils sont d’autant plus importants quand ils relatent des événements tragiques touchant directement aux discriminations actuelles, comme l’esclavagisme, que le film 12 Years A Slave de Steve McQueen met en lumière, ou encore Simone, le voyage du siècle de Olivier Dahanqui, aborde la Shoah au travers des yeux d’une de ses victimes.
Le cinéma, en tant qu’art et industrie, ne se contente pas de divertir. Il sert également de miroir qui reflète, questionne et influence la société. À travers les récits qu’il propose, les personnages qu’il met en scène et les thèmes qu’il aborde, le cinéma offre une fenêtre sur les préoccupations, les aspirations et les transformations de notre monde.