Figure emblématique dans le cinéma Japonais, Takeshi Kitano exerce ses talents d’artistes sur à peu près tous les supports possibles. Lorsqu’il ne réalise pas un film, il anime une émission de télévision, écrit des romans ou bien encore s’adonne à la peinture.
En Europe, son nom évoque la plupart du temps des titres de films violents tels que Battle Royale, Hana-Bi, Aniki mon Frère ou encore Zatoichi. Au Japon, on le connaît notamment pour ses émissions farfelues et humoristiques comme Takeshi’s Castle.
Fils d’un peintre en bâtiment, il a vécu dans la pauvreté toute son enfance. Après ses études, il obtient un job en tant que garçon d’ascenseur au théâtre/bar à strip-tease le « Français », et petit à petit va se lancer dans le Manzaï, une forme de théâtre comique qui repose sur les quiproquos et jeux de mots entre deux personnages. L’un (le tsukkomi) est calme et intelligent, et l’autre (le boke) est plus désordonné, rustre. Il va ainsi former le duo The Two Beats avec Niro Kaneko, dont il gardera le surnom Beat Takeshi durant tout le reste de sa carrière.
Il remplace un ami réalisateur sur le film Tokyo Cop en 1989, où il devait à la base tenir le rôle principal uniquement. Le film est à l’opposé de ce qu’il avait l’habitude de faire, et n’ayant jamais appris les techniques de réalisation, sa manière de tourner prend une tournure très personnelle. Il se fiche de certains codes, et tourne le film comme il le sent. En résulte un film très violent, contenant peu de dialogues, avec des plans lents et calmes (trademark du réalisateur) où la violence vient créer un vrai choc visuel.
La carrière de Kitano décolle avec ce premier film, et il ne va pas hésiter à s’essayer à plusieurs registres, tant dans le genre policier que dans le drame ou la comédie, avec très souvent, en toile de fond, l’univers des Yakuzas.